Tendances de marché

Publié le 14 juillet 2025

BILAN 2024-2025

La saison 2024-2025 se clôture sur un bilan mitigé pour la filière : côté producteurs de bois, les mauvaises conditions météo qui ont perduré depuis fin 2023 ont fortement réduit la production globale, et ont donc permis un bon rapport de force entre offre et demande en bois, avec à la clé des hausses de prix sur quasiment toutes les essences et toutes les qualités. Côté scieurs et industriels, les prix de vente restent bas et la visibilité très médiocre, provoquant incertitudes, risques financiers et retards dans les investissements. Dans ce contexte, Forêt d’ici a su adapter les contrats d’approvisionnement aux différents marchés et renforcer ses liens avec ses partenaires historiques et locaux.

La fusion de 2024 et la mutualisation au sein de SYLVO ont également permis une mutualisation des volumes (et donc un positionnement plus fort auprès des différents clients), une optimisation des distances de transport, et l’accès à des marchés de niche.

« L’augmentation de la demande en construction face à la baisse des volumes récoltés, en lien avec la forte pluviométrie, peuvent expliquer cette hausse des prix. »

Antoine DACLIN, Directeur Commercial bois

PERSPECTIVES

Si la demande en bois va augmenter, l’avenir à très court terme reste incertain : nous pouvons nous réjouir du retour des beaux jours, mais cela relance une production « normale » dans un contexte où certains secteurs demeurent fragiles et où la demande est fluctuante selon des facteurs internationaux. Dans le domaine de la construction/rénovation notamment, si les perspectives à moyen terme sont positives (retard dans les logements neufs, part croissante du bois, développement de nouveaux produits innovants, etc.), l’activité reste faible.

Malgré les dépérissements (épidémie de scolytes sur le massif jurassien, chalarose), nous tablons sur un maintien de la demande en bois dits « blancs » (épicéa et sapin) et en bois d’emballage, pour les peupliers de qualité, ainsi que pour les hêtres et les frênes ; de nouveaux projets dynamisent les marchés en bois d’industrie, et l’activité est cadrée pour les plaquettes forestières grâce à des contrats pluriannuels indexés.

Néanmoins, quelques incertitudes persistent concernant la demande en douglas, et surtout pour le chêne qui semble traverser une crise structurelle : les marchés viticoles en berne entraînent une baisse des besoins en merrains, tandis que la demande en bois avivé (pour le parquet et les cercueils) ainsi qu’en traverses reste faible, du fait du manque de renouvellement des infrastructures ferroviaires et du développement du béton.

En parallèle, les évolutions réglementaires s’accélèrent :

  • les producteurs européens doivent s’adapter aux exigences du RDUE au pas de course;
  • le durcissement du référentiel « Gestion durable PEFC » pourrait entraîner une diminution des surfaces certifiées;
  • enfin, les évolutions du cadre réglementaire autour du bois énergie (dispositif RED II puis RED III) imposent un processus administratif contraignant pour les producteurs.

Si cela nécessite le déploiement de moyens et de méthodes dans les entreprises, il y a fort à parier que cela va apporter des opportunités commerciales importantes pour les acteurs qui sauront apporter des solutions adaptées aux différents marchés. Votre coopérative s’y attelle !

Réaliser son programme de coupes et de travaux, un enjeux à ne pas négliger

Nous rappelons à nos adhérents l’importance de mettre en œuvre les programmes de coupes et de travaux inscrits dans leurs Documents de Gestion Durable (DGD). Deux raisons majeures renforcent aujourd’hui cette nécessité :

  • Des conditions de marché favorables : les prix du bois se maintiennent à un niveau intéressant, offrant de bonnes perspectives de valorisation des récoltes.
  • Des dispositifs de financement actifs : les aides mobilisables via France Nation Verte et le label bas carbone sont toujours en vigueur et permettent de soutenir efficacement vos investissements sylvicoles.

Agir dès maintenant, c’est sécuriser la valorisation de vos bois et bénéficier des soutiens financiers existants pour vos travaux forestiers.

Articles récents

  • PEFC change ses règles de gestion durable

  • Création d’un GF, ancré plus à l’ouest

  • Investir ensemble pour mieux valoriser le chêne au niveau local

  • Tendances de marché

  • Actualités de la coop