PEFC change ses règles de gestion durable

Publié le 14 juillet 2025

Vous êtes les premiers acteurs de la pérennité des forêts ; PEFC fait évoluer son standard de gestion durable. On vous explique tout. Après plus d’une année de travail, le collectif a abouti à de nouvelles règles PEFC pour la France. Celles-ci entrent en vigueur dès avril 2025, avec une période de transition jusqu’en septembre 2026. Pendant cette période, Forêt d’Ici va accompagner pleinement ses adhérents le souhaitant, dans la mise en œuvre concrète des nouvelles exigences du standard.

On vous présente les 8 évolutions majeures du nouveau standard PEFC, qui auront un impact pour nos adhérents. Sur le terrain, toutes les équipes sont également à vos côtés pour répondre à vos questions et vous accompagner dans l’application des nouvelles exigences PEFC.

Les avantages de la certification PEFC
Pour les propriétaires forestiers
  • Je prouve mon engagement envers la préservation des forêts et je valorise mon action au service de forêts pérennes.
  • Je valorise au mieux mes bois et je participe au développement de la filière régionale, en répondant à la demande croissante des entreprises en bois certifié PEFC
  • Je bénéficie d’un cadre sécurisant, la certification étant portée par ma coopérative. Je suis accompagné par les équipes Forêt d’ici en cas de demande particulière.
  • J’assure ma conformité au Règlement européen sur la déforestation et la dégradation des forêts (RDUE).

évolutions principales des règles
PEFC en forêt

Voici un résumé des 7 évolutions principales des standards de gestion forestière durable PEFC pour la France métropolitaine, qui concernent directement nos adhérents. Le détail des évolutions est consultable sur le site de PEFC France.

1. Clarification des “zones de sensibilité paysagère”

Les zones de sensibilité paysagère en forêt sont celles auxquelles les citoyens sont le plus sensibles visuellement. Dans les précédents standards PEFC, les coupes rases étaient notamment limitées dans ces zones. Précédemment non définies, ces zones ne pouvaient pas toujours être bien identifiées. Aujourd’hui, ce sont :

  • Les zones visibles à moins de 300 m depuis des points de vue panoramiques répertoriés sur les cartes officielles IGN.
  • Les zones situées dans des sites classés, d’un patrimoine bâti inscrit ou classé répertoriés sur les cartes IGN.
  • Les zones de sensibilité recensées à l’issue de processus de concertation territoriale, les Parcs naturels régionaux, les parcs nationaux ou encore les Associations des Amis des Forêts.
  • Les zones de peuplements et d’arbres remarquables recensés par le propriétaire forestier.

2. Réduction de la taille autorisée de coupes rases et introduction d’un diagnostic pour justifier tout dépassement

Les coupes rases, exceptées les coupes à vocation sanitaire, sont aujourd’hui soumises au respect de seuils de surface, notamment dans les zones de sensibilité paysagère ou de forte pente (>30%). Ces seuils peuvent être réévalués, bien que plafonnés, lorsque le projet respecte les conditions suivantes :

  • Apporte une plus-value sociale, environnement et économique à la forêt
  • Ne menace pas des zones qui apporte des services essentiels à l’environnement et à la société (stockage de carbone, zone de captage d’eau..)
  • Ne menace pas des habitats remarquables
  • Ne favorise pas l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Un diagnostic préalable devra alors être réalisé et documenté.

A noter également que les coupes rases sont interdites dans des zones de protection forte (réserves naturelles, réserves biologique…) ou encore les ripisylves, compte tenu de la biodiversité abrités dans ces zones. Sauf cas particulier ou documenté, le seuil standard est de 2 ha en forte pente et de 5 ha dans les autres situations.

3. Interdiction des produits chimiques désherbants

Même si son usage était déjà extrêmement limité, le recours aux herbicides de synthèse est désormais proscrit.

Aujourd’hui, nos techniciens utilisent d’autres méthodes moins agressives et plus ciblées pour éliminer la végétation qui représenterait une concurrence pour d’autres organismes de l’écosystème forestier.

4. Précision des moyens pour contribuer à la restauration de l’équilibre forêt-faune

Pourquoi cette évolution ?

En tant que forestiers certifiés, vous avons un rôle actif à jouer pour maintenir ou rétablir l’équilibre forêt-faune. Les standards PEFC sont désormais plus précis sur les moyens que nous devons mettre en œuvre pour contribuer à la restauration et au maintien de cet équilibre.

Nous devons donc aujourd’hui :

  • Contrôler régulièrement l’état de votre forêt et signaler la présence de dégâts causés par des ongulés sauvages qui pourraient compromettre l’avenir des arbres et des jeunes plants.
  • Assurer la cohérence des plans de chasse avec l’état de la forêt.
  • Disposer d’un bail de chasse en cas de mise à disposition de la forêt.
  • Chercher par tous les moyens à rétablir l’équilibre forêt-faune quand il est compromis

5. Pratique renforcée de diversification des essences

Compte tenu de l’évolution du changement climatique et du rôle primordial que la diversité des essences joue dans la résilience des forêts, il est désormais obligatoire d’établir ou maintenir la diversité des essences en forêt, et non plus uniquement la favoriser.

 

6. Introduction des Zones Forestières à Haute Valeur Écologique

Les “zones forestières à haute valeur écologique” (ZFHVE) sont une nouvelle notion dans les exigences de gestion PEFC.

Elles désignent zones dotées d’une forte biodiversité, qui peuvent héberger des espèces rares ou menacées, d’où la nécessité de veiller particulièrement à leur identification et à leur préservation. Elles concernent notamment :

  • Les cœurs de parcs nationaux, les réserves naturelles ou encore les réserves biologiques.
  • Les milieux ou habitats remarquables dont la pérennité est essentielle pour de nombreuses espèces. Des mesures spécifiques sont mises en place pour les préserver.

7. Introduction de la notion et encadrement de la transformation des forêts

Cette nouvelle notion désigne le processus selon lequel les forestiers transforment une forêt régénérée naturellement en une forêt plantée dont les essences sont pour la très grande majorité différentes de celles déjà présentes initialement.

Dans le standard PEFC, cette pratique est limitée :

  • aux peuplements dégradés (endommagés par les tempêtes, incendie…)
  • aux peuplements dépérissant (phénomène de sécheresse ou pathogène)
  • aux peuplements vulnérables (sensibles au changement climatique même s’ils ne sont pas encore dépérissants)
  • aux peuplements pauvres

La transformation est alors l’unique moyen d’assurer la survie forestière de ces parcelles.

Un diagnostic préalable est désormais impératif pour une transformation de forêt. Il permet d’évaluer l’impact potentiel des options de gestion envisagées et de prendre en conséquence les meilleures décisions possibles dans l’intérêt de la forêt.

Pourquoi cette évolution ?

Changer les essences majoritaires d’une forêt qui se régénère naturellement est susceptible de perturber l’écosystème en place et donc de compromettre la pérennité des forêts. Cependant, dans le contexte du changement climatique qui affecte gravement certaines forêts en France métropolitaine, la transformation peut devenir une solution adaptée si et seulement si elle est justifiée.

8. Augmentation du nombre d’arbres vieux et d’arbres morts à conserver

Les quantités requises d’arbres vieux et d’arbres morts par hectare en forêt certifiée PEFC ont doublé. Tout en veillant aux impératifs de sécurité, il est nécessaire de conserver à minima par hectare :

  • 2 arbres vieux, ayant atteint la fin de leur phase de développement, toujours vivants, susceptibles de présenter des habitats favorables à la biodiversité tels que cavités, fentes, branches mortes, ou des signes de dépérissement.
  • 2 arbres morts, sur pied ou au sol.

Pourquoi cette évolution ?

Les arbres morts et le bois mort constituent d’importantes sources de nutriments et d’humus, qui favorisent la régénération et la croissance forestière. Ils contribuent également au maintien et au développement de la biodiversité, tout en participant à la fertilisation des sols.

Ce que cela implique pour les propriétaires forestiers

Une période de transition vers les nouveaux standards français de gestion forestière durable s’ouvre pour tous les propriétaires engagés dans la certification PEFC.

Nous sommes engagés dans une période de transition, pendant laquelle Forêt d’ici va vous accompagner dans la mise en application de ces nouvelles exigences, étape par étape. L’objectif -et il est presque déjà atteint pour Forêt d’ici- est une application des nouvelles exigences en janvier 2026. Cet engagement sera porté conjointement par les propriétaires engagés et par votre coopérative.

Et concrètement ? Dans l’hypothèse où vous auriez des questions, voire si vous ne souhaitez plus à bénéficier du portage PEFC, n’hésitez pas à revenir vers votre agence. Pour le reste, nos adhérents déjà engagés continueront à bénéficier du portage PEFC, selon les nouveaux standards.

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